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Il a pratiqué tour à tour ou simultanément un nombre d'esthétiques de l'art contemporain allant du réalisme jusqu'à l'abstraction. Le rapport à un imaginaire tissé de mémoire, oriente le cours de ses recherches.
C'est en abordant le travail par la matière qu'il trouve le médium qui donnera lieu à sa première exposition personnelle, Carnets de voyage, à Cordoue, Espagne, qui donne naissance à la série de pièces : Enveloppements. Objets d'art non identifiés, les Enveloppements recèlent des "pierres" ramassées lors de voyages, objets symboliques, qui scellent une émotion, un instant, une pensée.
Lire (critique) : EL DIA DE CORDOBA
Au printemps 1994, dans la résonance du génocide Rwandais, il conçoit le U.N. Project , happening proche de la performance dans une Création à Paris qui a lieu sur rendez-vous dans un espace tenu secret. Dans une proposition esthétique minimaliste, le U.N. Project est "miroir" producteur de pensée, créateur magnétique de lien.
En 1996, il participe à une grande manifestation culturelle à Kyoto : Sans identité sans frontière, créer un lieu qui résonne, créer un lien humain.
Il saisit l'opportunité de faire ce voyage, un billet d'avion en échange d'une œuvre, mais il doit partir dans les quatre jours. Arrivé à Tokyo fin février, une suite d'imprévus bouleverse son programme et il se retrouve malgré lui à pied sur les routes du Japon profond pendant les essais nucléaires ordonnés dans le Pacifique par le président Jacques Chirac ; il décide alors de prolonger sa marche jusqu'à Hiroshima. Son voyage devient initiatique.
Tout au long du trajet il compose une œuvre diptyque :
- La première pièce, constituée de terre régulièrement recueillie et appliquée sur une bande de tissu, durant une marche de 46 jours reliant Tokyo à Hiroshima, tient par l'empreinte de chemin symbolique et du lieu qui résonne - Longueur 46 mètres
- la seconde pièce, en reliant les uns aux autres les messages écrits sur papier par les personnes rencontrées en route, tient à la fois de livre d'or et du lien humain. Longueur 33 mètres.
Il devient membre du groupe Z+A, obtient une résidence (Shirakawa Project) et s'installe à Kyoto dans le quartier des beaux-arts.
À la fin de la résidence, il part en Thaïlande. Il se retrouve dans un petit village proche de la frontière birmane au nord-est où il voit la situation tragique des réfugiés Karens. Environ 2000 personnes ont été tuées en deux mois. 3000 autres ont été chassées, dispersées et fuient dans la jungle arrivant parfois à passer en Thaïlande voisine au péril de leur vie. L’accueil a été tel qu'il reste prés de deux mois dans la mission (M.S.F.) travaille sur place et peint dans l’urgence.
Il est Invité d'honneur à la Document'art 97 (Kyoto & Kusatsu Project).
Le projet réunit douze artistes autour d'une demeure traditionnelle japonaise centenaire en bois et promise à la destruction. Il entreprend une installation évolutive, se laissant guider par un fil d'Ariane nommé Maman, Papa, néant. L'hommage à la vieille maison évolue vers une grammaire esthétique et un éloge qui suggère l'ombre, le crépuscule, la légèreté, l'impalpable, le souffle du vent, le pinceau qui trace un idéogramme, la courbe énigmatique d'une paupière, le silence d'un temple, la silhouette fantomatique, la concentration lapidaire d'un haïku*.
(*d'origine japonaise, le haïku est un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. En trois segments 5-7-5, il est calligraphié sur une seule ligne verticale. Le haïku doit donner une notion de saison.)
De retour à Paris,
Il reprend la série des enveloppements en découvrant l’étonnante plasticité et ductilité du film étirable utilisé dans l’emballage industriel et alimentaire. Suite à une expo collective à la Galerie parisienne Duplex Bar d’Art intitulée “L’enfance le l’art“ il est invité à “9/9/999“ expo collective qui réunit 9 artistes puis à 2 expos personnelles où il montre une série de pièces en 2000 “AVIS DE TEMPÊTE“ et “ASSEMBLAGES STATIQUES AVEC JOINT“ :
Voir ASSEMBLAGES STSTIQUES AVEC JOINT
Il peint. Il oriente ses recherches dans le sillage de la mémoire universelle et tragique du XXe siècle.
Différentes séries donnent lieu à des expositions dont le XXVe salon d’automne d’Igny en 2009 où il est Invité d’honneur.
Voir : entretien avec Werner Kolk commissaire d’exposition.
Aussi, dans la résonance de déambulations, il questionne le miroir présent des laissés-pour-compte.
Des toiles pour immortaliser ceux qui dorment dehors - Libération
Voir : PEINTURES CARNETS DE PASSAGE
En 2012, le U.N. Project refait surface à l’occasion du 1er anniversaire du tremblement de terre et du tsunami survenu à Fukushima, Japon. L'installation est présentée à Paris dans le cadre de la semaine du développement durable. Quand la nature s’invite en ville A.C.M. Artistes Créateurs en Mouvements (médiation Florence Duprès, Paris).
En 2013 il retourne à Nevers, sa ville natale, où il installe son atelier.
C'est dans un style original et personnel que Guy Matchoro, s’inscrit dans la longue tradition de la peinture moderne. La structure et la couleur intensifiées jusqu'aux formes abstraites constituent les réponses de l'artiste. Les peintures font appel à une expérience particulière où le processus est un acte de recueillement au cours duquel il recherche des équivalences dans les formes et la couleur pour les livrer aux impressions du spectateur. Il décrit son processus : « Mes peintures sont finies quand la vision revient. Je commence par une ébauche du motif et naturellement je dois tout d'abord faire appel au sujet initial, mais il y a peut-être aussi une grande dose d'instinct et de sentiments. »